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Ortholudo

Travail : Adaptation du jeu "Trivial Pursuit" à des jeunes adultes porteurs d'une déficience intellectuelle

Ce travail a été réalisé en collaboration avec Mallaury MOOREN.

Pourquoi avoir choisi ce jeu ?

Nous avons choisi de travailler sur un jeu de société assez populaire, qu’est le Trivial Pursuit. Nous l’avons donc adapté à un public précis, des jeunes adultes atteints d’une déficience intellectuelle. 

 

Nous avons choisi de proposer ce jeu car celui-ci nous semblait assez vaste, assez simple à adapter. Le Trivial Pursuit est un jeu qui reprend plusieurs catégories de questions et peut donc être modifié à l’infini en fonction des catégories choisies. De plus, la disposition de son plateau est aisément modulable. On peut facilement rajouter ou retirer des cases en fonction de l’espace que nous disposons et du degré de difficulté que nous voulons imposer.

 

Dans notre cas nous avons développé les catégories suivantes : 

  • La cuisine 

  • Le sport 

  • La musique 

  • La recherche 

  • Les mimes 

  • Les mouvements psychomoteurs 

 

Celles-ci ont été choisies en fonction des centres d’intérêt des jeunes adultes. Par exemple, nous avons proposé la catégorie sport car nous avions été préalablement informées de leur passion envers ceux-ci et nous avons choisi des chansons populaires dans la catégorie musique. 

 

Ce jeu est classé dans la catégorie « règles » du classement ESAR (Exercice Symbolique Assemblage Règles). Afin de le rendre plus ludique, car la base d’un jeu est d’être amusant, nous avons proposé des activités avec des outils numériques (tablette tactile), des activités liées au 5 sens (le goût, l’ouïe) et nous avons aussi présenté le jeu sous grand format. 

 

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De plus, pour travailler l’entraide chez les élèves, nous leur avons demandé de jouer par équipes de 2. Ce qui amène une tout autre dimension au jeu. 

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Public ciblé

Ce jeu a été créé pour des jeunes adultes atteints d’une déficience intellectuelle légère. Ce sont des personnes qui rencontrent des difficultés dans les aptitudes sociales, dans l’utilisation des acquis scolaires, dans la mise à profil des ressources de l’environnement, dans le travail et l’autonomie mais aussi dans ce qui concerne la vie affective et sexuelle. 

 

Avec les adaptations de notre jeu, nous proposons donc de travailler les aptitudes sociales à travers la coopération et le travail en équipe. La classe dans laquelle nous avons pu exercer notre jeu était capable de travailler sur tout ce qui est vécu, grâce aux catégories cuisine, sport et recherche. Nous travaillons donc certaines compétences que les jeunes ont acquises et ainsi l’utilisation de ces acquis. 

 

Nous visons donc à développer deux difficultés que ce public peut rencontrer. Afin que les élèves comprennent au mieux le jeu, nous avons utilisé des photos et des images comme modèles. Ainsi nous pouvons situer approximativement les enfants dans le COOMVOOR. 

 

Il est également possible d’adapter ce jeu à de toute population. En effet, ce jeu peut être exploité avec un autre public. Le Trivial Pursuit offre une multitude d’adaptations possibles en fonction des catégories que l’on souhaite travailler. Il peut donc être utilisé chez des enfants ordinaires, des adultes ou chez des personnes atteintes d’une déficience, d’un trouble ou d’un handicap. 

Présentation du jeu

Objectif général :

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Le bénéficiaire devra être capable de jouer par équipe de 2 à un Trivial Pursuit et d’effectuer les épreuves qui lui seront demandées.

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Matériel utilisé : 

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  • Un dé

  • Des boites de camemberts

  • Des morceaux de « fromage » de 6 couleurs différentes

  • 4 x 7 types de cases (ici, nous avons utilisé des feuilles de couleurs format A4 que nous avons plastifiées

  • Les cartes épreuves

  • Une source de musique (lecteur MP3, smartphone, ordinateur..)

  • Différents aliments

  • Des petites cuillères (en plastique de préférence)

  •  Une paire de ciseaux

  • Un crayon

  • Des feuilles de brouillon

 

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Déroulement de l’activité :

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Difficultés rencontrées et solutions : 

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  • L’élève a des difficultés à déplacer correctement son pion sur le plateau (il fait des va et vient entre des cases au lieu d’avancer d’une traite).
    Remédiation : Accepter le déplacement si l’élève compte le bon nombre de cases.

 

  • L’élève ne sait pas dessiner correctement une forme de demandée (dessiner un rectangle au lieu d’un carré)
    Remédiation : Accepter la forme, même si elle n’est pas parfaite, si l’on s’aperçoit que sa conception est correcte.

 

  • L’élève a peur de goûter un aliment à l’aveugle
    Remédiation : Lui montrer les aliments à l’avance, lui demander ce qu’il aime et choisir parmi les aliments qu’il a choisis.

 

  • L’élève ne connaît pas le nom d’une application demandée
    Remédiation : Lui montrer une image de l’application.

 

  • Lorsque l’on chuchote un mime à l’oreille de l’élève, il le répète
    Remédiation : Avoir une image de ce qu’il a à mimer, plutôt que le lui dire.

 

  • Le jeu tire en longueur et les élèves ne passent par toutes les cases 
    Remédiation : Pour gagner, il n’est plus obligatoire d’avoir un fromage de chaque couleur. Il doit compléter les 6 morceaux mais il peut alors gagner avec plusieurs fromages de la même couleur.

 

 

Variantes :

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Pour la catégorie sport : Mimer le sport représenté sur la photo.

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Pour la catégorie cuisine : Replacer les images d’une recette dans l’ordre.

Conclusion personnelle

Pour conclure, je dirais qu’avoir choisi le jeu « Trivial Pursuit » offre de nombreux avantages. Après l’avoir testé et d’en avoir discuté avec ma partenaire, Mallaury, et notre professeur, nous en avons tiré quelques constatations. 

 

La principale force du Trivial Pursuit est le fait qu’il soit entièrement personnalisable. Il facile à construire et à mettre en place. On peut modifier sa taille, ses couleurs, ses questions, ses modalités de jeux (chacun pour soi ou en équipes)… Afin de l’adapter à notre public et à l’espace dans lequel on joue.

 

De manière générale, le jeu s’est bien déroulé lorsque nous l’avons testé auprès de jeunes adultes atteints de déficience intellectuelle. Ils se sont montrés motivés, volontaires et ont réussi la majorité des épreuves que nous leur avons proposées.

 

Néanmoins, nous avons dû faire face à certains imprévus qui nous ont amenées à réfléchir. 

 

Premièrement, un élève devait dessiner un carré sur une feuille. Voyant qu’il avait fait un rectangle, ma première impression était que ce n’était pas correct étant donné que les côtés n’étaient pas de la même longueur. Quand nous lui avons posé des questions, il nous a expliqué avec des gestes ce qu’était un carré et s’est appliqué à le redessiner. Il avait de nouveau fait un rectangle.

 

Cependant, la forme qu’il avait dessiné en l’air montrait qu’il avait intégré la notion du carré. Le fait qu’il n’arrivait pas à le dessiner correctement ne relevait donc pas du fait qu’il avait une mauvaise représentation. Avec cette prise de recul, nous lui avons validé son épreuve.

 

Un autre point a été relevé lors de la dégustation à l’aveugle. Initialement, nous n’avons pas présenté les aliments aux participants et nous avons utilisé des cuillères à café métalliques. Nous voulions qu’il ait la surprise, qu’ils identifient ce qu’ils goûtaient ou du moins décrire les sensations que cela leur procurait (si c’était salé, sucré, mou, dur, visqueux…).

Nous avons été interloquées car dès que nous faisions goûter quelque chose, même si c’était un aliment connu et normalement agréable (du chocolat, de la confiture, du spéculoos…), les élèves disaient qu’ils n’aimaient pas, au point où certains sont allés recracher ce qu’ils avaient en bouche.

 

Après réflexion, il s’est avéré que la cuillère métallique offrait une sensation étrange dans la bouche et le fait de ne pas savoir à l’avance ce qu’ils allaient manger les stressait. Ces deux éléments provoquaient donc leur rejet.

En suivant les conseils de notre professeur, nous avons retesté cette épreuve, cette fois-ci en présentant tous les aliments à l’avance. Les élèves qui le désiraient, ont indiqué 2 aliments qu’ils appréciaient et nous leurs avons fait goûté à l’aveugle l’un d’entre eux. En procédant de cette manière, ils ont tous bien voulu participer. 

 

Dernièrement, au fur et à mesure du jeu, nous avons ressenti le besoin d’assouplir certaines règles et de modifier certaines modalités. Les élèves ne passant pas tous par toutes les cases, nous nous sommes dit qu’il n’était pas primordial de gagner en ayant un fromage de chaque couleur. Ils devaient juste gagner 6 fromages, même si on y retrouvait plusieurs morceaux de la même couleur. Nous leur avons aussi permis de faire des aller-retour entre certaines cases lors du déplacement de leur pion, tant qu’ils comptaient le bon nombre de cases.

 

Nous nous sommes rendues compte que, ce qui était vraiment important, c’était de garder en tête les objectifs principaux de l’activité, c’est-à-dire jouer en équipe, effectuer des épreuves et surtout, s’amuser. Une fois les priorités déterminées, on peut être plus souples sur certains points. Si notre public éprouve trop difficultés à faire telle ou telle activité, on peut la simplifier. Au contraire, si le groupe avance bien, on pourrait rajouter quelques difficultés supplémentaires.

 

Nous devons en permanence rebondir sur la situation et nous adapter, ce qui est, je pense, une qualité fondamentale en tant qu’orthopédagogue.

Jeu à télécharger

Je dépose ici les différentes parties du jeu à télécharger en pdf.

Cases :

 

 

Cartes sport :

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Cartes recherche :

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Cartes défi moteurs :

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Cartes mimes :

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Cartes musique :

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Liste des chansons :

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Images extraits de chansons :

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Cartes cuisine (variante) :

                                     1.      2.       3. 

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Correctif des recettes :

                                 1.      2.       

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Source

Marchegay, Y. (2010). Plateau du Trivial Pursuit. En ligne : http://yannig.marchegay.org/index.php/divers/72-plateau-de-trivial-pursuit, consulté le 15 janvier 2019.

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